Les Français ont de la chance, l’Eldorado se trouve juste à côté de chez eux, en Suisse. Petit tour d’horizon de l’expatriation dans ce petit pays qui abrite la plus forte communauté française installée à l’étranger. Découvrez comment faire pour s’expatrier en Suisse.
Pourquoi partir en Suisse ?
Son plein emploi et ses salaires mirobolants, ses montagnes et son air pur, sa tranquillité et son modernisme, sa démocratie directe et son absence de corruption, ses Universités et sa Recherche… Pour certains c’est l’attrait exercé par les opportunités d’emploi et les salaires élevés qui prime, pour d’autres c’est la qualité de vie, comme en atteste les études sur la Qualité de vie de l’OCDE ou l’Indice de Développement Humain des Nations-Unies.
Ajoutons tout de même quelques nuances à ce tableau flatteur : si la Suisse reste l’un des pays les prospères du monde, elle subit, elle aussi, un ralentissement de sa croissance économique et le déclin de certains secteurs industriels autrefois florissants. L’Union des Français de l’Etranger écrit même dans un dossier consacré à l’expatriation en Suisse que « la Suisse n’est plus l’Eldorado européen qu’elle a longtemps été ».
Quid des Français en Suisse ?
Avant toute chose, rappelons que la Suisse est un état fédéral, que celui-ci a Berne pour capitale, et que l’on y parle officiellement l’allemand, le français, l’italien et le romanche. Malgré ses 8,5 millions d’habitants, elle est le pays qui accueille la plus grande communauté française installée à l’étranger. 179 808 étaient officiellement inscrits au Registre des Français établis hors de France à la fin de l’année 2016, et l’Ambassade de France à Berne estime leur nombre total à environ 200 000. Leur nombre aurait progressé de 35 % sur ces 10 dernières années. Sans surprise, c’est dans l’Ouest du pays, en Suisse romande, que les Français sont les plus présents, notamment dans les cantons de Vaud où se trouve Lausanne (60 000) et de Genève (50 000).
Quelles procédures pour s’expatrier en Suisse ?
Pour immigrer en Suisse, le sésame, c’est le permis de séjour B ou le permis d’établissement C. Tout est tributaire de l’emploi : pour obtenir une autorisation de séjour (Permis B), il faut pouvoir présenter un contrat de travail ou une promesse d’embauche d’une durée minimum de 12 mois. Elle est valide pendant 5 ans et renouvelable pour la même durée. Mais après 5 ans de séjour en Suisse, les Français sont éligibles à l’obtention d’une autorisation d’établissement (permis C), qui correspond à un permis de résidence permanent, donc le graal. (Notons que des personnes qui ne comptent pas travailler en Suisse mais disposent de gros moyens financiers peuvent aussi l’obtenir).
Les points noirs de l’expatriation en Suisse
Il existe une face plus sombre à l’expatriation en Suisse. Un mouvement de ras-le-bol est né – à Genève notamment mais pas seulement – face aux frontaliers Français accusés de faire de la concurrence déloyale aux Suisses. Bref, de venir leur voler leurs emplois, sans payer leurs taxes en Suisse. Il a culminé avec la votation « Contre l’immigration de masse » en février 2014, par lequel les Suisses se sont majoritairement prononcés pour limiter les immigrations. Cette votation n’a débouché sur aucune restriction concrète à ce jour.
Toutefois, à l’heure actuelle, ce ne sont plus seulement les travailleurs frontaliers mais bien tous les Français installés en Suisse, ceux que l’on appelle parfois avec mépris les « frouzes », qui sont susceptibles d’être confrontés à une forte défiance et à un sentiment anti-Français qui s’est développé. Tout n’est donc pas rose pour l’expatrié français en Suisse. Cela dit, il existe autant d’expériences différentes que d’expatriés, certaines très positives, d’autres moins. Pour se faire une idée plus précise, nous recommandons la lecture du livre d’une journaliste française installée sur les bords du lac Léman, Marie Maurisse : « Bienvenue au paradis, enquête sur la vie des Français en Suisse », publié chez Stock au printemps 2016.