Au début de son quinquennat, Emmanuel Macron bénéficiait d’un contexte favorable pour soutenir l’investissement locatif en France. Aujourd’hui, face à la crise sanitaire, de nombreuses mesures initialement prévues ont été reportées, mais plusieurs réformes devraient également voir le jour en 2021.
Quelques changements dans l’immobilier pour l’année 2021
Voici les principaux changements prévus par la loi de finances pour 2021, concernant l’immobilier et le logement.
La réforme des APL en vigueur le 1er janvier 2021
Un changement attendu en 2021 est la réforme des APL. Les aides au logement seront, à partir du 1er janvier 2021, calculées sur les revenus de l’année en cours (et non plus sur les revenus d’il y a deux ans). Cette réforme devrait permettre à la plupart des locataires bénéficiaires de voir leur APL augmenter.
Disparition de la taxe d’habitation
Depuis 2018, 80% des contribuables ont vu leur taxe d’habitation diminuer progressivement de 30%, puis de 65% en 2019. En 2020, la taxe va disparaître complètement pour ces foyers. Pour les 20% des ménages restants, la suppression de la taxe d’habitation sera progressivement mise en place de 2020 à 2023. À cette date, plus aucun foyer ne paiera de taxe d’habitation sur sa résidence principale. Pour certains, c’est une bonne nouvelle, et pour d’autres, c’est une réforme inquiétante qui pourrait déséquilibrer les dépenses publiques.
En savoir plus sur Impots.gouv.fr.
Baisse des frais de notaire en 2021
La baisse des frais de notaire devait initialement entrer en vigueur en mai 2020 (selon un arrêté du 28 février 2020). Elle a finalement été reportée, à cause de la crise sanitaire, à janvier 2021.
À cette date, les notaires verront ainsi leurs honoraires baisser d’environ 1,9 %. D’autre part, les notaires qui le souhaitent pourront appliquer une remise de 20 % sur les transactions de plus de 100 000 € (au lieu de 10 % sur 150 000 €). Cela donne aux investisseurs une plus grande marge de négociation quant aux frais de notaire lors de l’achat d’un bien immobilier.
Changements sur la loi Denormandie 2020
Mise en place pour améliorer l’attractivité des villes et lutter contre les logements vacants, la loi Denormandie a été instaurée en 2019 dans 222 communes françaises.
Pour rappel, ce dispositif concerne les personnes souhaitant investir dans un bien ancien à rénover, et situé dans une commune bénéficiant du plan “Action Cœur de Ville”, et à condition que l’investisseur réalise des travaux à hauteur de 25% du montant total de l’opération, et qu’il loue le logement pendant 6 à 12 ans. Une déduction de l’impôt est ainsi appliquée, pouvant aller de 12% à 21% du montant total de l’opération, selon la durée d’engagement de location du bien.
Dans le cadre de la loi finances pour 2020, il est aujourd’hui possible d’investir sur l’ensemble du territoire des communes labellisées “Cœur de ville”, et plus uniquement dans les centres-ville. Par ailleurs, le nombre de travaux éligibles est plus important (il est par exemple possible de bénéficier du dispositif pour des travaux de modernisation ou d’assainissement). Le dispositif Denormandie a également été prolongé jusqu’à fin décembre 2022.
La refonte des aides à la rénovation énergétique
Dès janvier 2021, MaPrimRenov, l’aide à la rénovation énergétique des logements, sera accessible à l’ensemble des ménages, propriétaires, bailleurs et copropriétaires, sans condition de ressources, alors qu’elle ne concernait jusqu’alors que les ménages modestes et très modestes.
La loi Pinel limitée aux appartements en 2021
À partir du 1er janvier 2021, seuls les « bâtiments d’habitation collectifs » seront concernés par la loi Pinel. Il ne sera donc plus possible de louer une maison en Pinel. Ce changement est relatif à la loi de finances pour 2020, qui supprime l’avantage fiscal du dispositif Pinel pour les propriétaires de maisons individuelles. Seuls les propriétaires d’appartements pourront donc encore en bénéficier. Il est ainsi conseillé aux investisseurs souhaitant profiter de la défiscalisation Pinel avec une maison d’acheter le bien, ou de déposer leur demande de permis de construire, avant le 1er janvier 2021.
Quel bilan pour l’immobilier en 2020 ?
En 2019, le volume des transactions de logements anciens atteignait 1 059 000 ventes, ce qui représente une augmentation de 10,4% par rapport à 2018. Cela reflète le retour du dynamisme immobilier qu’a connu la France il y a 10 ans, et les taux de crédit historiquement bas en 2019.
Toutefois, depuis avril 2020, le volume des transactions a fortement baissé compte tenu de la crise du Covid-19, affichant ainsi une baisse de -1,2% sur un an, un record depuis 2015.
Les taux d’emprunt ont cependant diminué, avec un taux à moyen à 1,25% début août 2020.