La loi ne l’oblige pas, pourtant il est nécessaire de faire assurer son crédit immobilier, en cas d’invalidité ou même de décès. Depuis cette année, il est même possible de changer régulièrement d’assureur afin d’économiser des sommes non-négligeables.
Qu’est-ce qu’une assurance emprunteur ?
On l’appelle tout aussi bien assurance emprunteur, qu’assurance de crédit ou assurance de prêt. Cette assurance prend en charge le remboursement d’un prêt immobilier au cas où l’emprunteur décède ou se trouve frappé d’invalidité avant d’avoir tout remboursé. Il existe divers niveaux d’assurance, en ce qui concerne les niveaux de remboursement (total ou partiel) et d’incapacité/invalidité (totale ou partielle, irréversible ou non).
L’assurance peut aussi couvrir de manière facultative les risques liés à une incapacité de travail et à la perte d’emploi. Le plus souvent, les banques réclament une assurance comportant au minimum les garanties « décès » et « perte totale et irréversible d’autonomie », souvent désignée sous le sigle « PTIA ».
Pourquoi prendre une assurance emprunteur ?
Il faut être très clair : un emprunteur n’a pas l’obligation de souscrire à une assurance pour son prêt immobilier, la loi ne l’y obligeant en rien. Mais de son côté, l’organisme prêteur a, lui, tout à fait le droit de l’exiger, c’est à dire de conditionner l’octroi d’un prêt à l’achat d’une assurance, faute de quoi il refusera d’accéder à la demande de son client. Les prêteurs sont particulièrement sensibles aux risques de non-remboursement liés à la survenue du décès ou de l’invalidité de leur client.
Que l’assurance soit obligatoire ou facultative, dans tous les cas, la banque est tenue à la transparence, en mentionnant dès l’offre préalable de crédit si elle exige ou non une assurance, comme le précise le site Service Public. Il est très important d’assurer son crédit, pour se protéger des « accidents de la vie », depuis un licenciement jusqu’au décès en passant par une incapacité temporaire de travail.
Comment souscrire à une assurance de crédit ?
La pierre angulaire de la souscription à une assurance pour son crédit, c’est un questionnaire de santé minutieux. Cela est finalement très logique étant donné la nature des risques qu’il s’agit de couvrir. Mais la chose est sensible, car cela touche tant à la protection de la vie privée qu’au secret médical. Toute question relative à la religion, la sexualité, l’origine ethnique et les opinions politiques sont donc absolument bannies par la loi.
Il est toujours demandé au client de cocher, dans une liste, les maladies dont il est ou aurait pu être victime. Le questionnaire comporte aussi des questions du type : Avez-vous subi une intervention chirurgicale ayant entrainé une hospitalisation de plus de XX jours ? Une hospitalisation est-elle programmée dans les XX mois à venir ?
Une omission ou une fausse déclaration (si elle a été faite de façon intentionnelle) peut entraîner la déchéance des garanties. Mieux vaut donc jouer l’honnêteté et se tourner vers un autre assureur en cas de litige. D’ailleurs, l’assureur peut demander un examen médical complémentaire afin de lever des doutes éventuels, ce que l’emprunteur peut refuser, prenant le risque de ne pas obtenir l’assurance nécessaire à son crédit.
Combien ça coûte ?
L’assurance peut représenter – dans les cas extrêmes – jusqu’au tiers du coût total d’un crédit. Selon une étude de l’agence de conseil en assurance Banque Assurance Optimisation (BAO), rapportée par le journal Le Monde, pour un emprunt de 150 000 euros à 1,5 % sur 20 ans, l’assurance revient entre 65 et 164 euros par mois.
L’établissement bancaire prêteur est susceptible de proposer d’assurer lui-même le crédit immobilier. Trop souvent, son client déjà harassé par les démarches administratives choisit la facilité. C’est un tort : l’emprunteur a le droit de se tourner vers un autre organisme d’assurance pour faire jouer la concurrence. Et la banque est tenue d’accepter une autre assurance que la sienne, à la condition que celle-ci présente des garanties au moins équivalentes. Rien de plus facile pour cela que d’utiliser les nombreux comparateurs d’assurances de crédit en ligne.
Il est d’autant plus intéressant de faire jouer la concurrence que, depuis cette année 2018, il est possible de résilier l’assurance de son crédit tout au long de sa durée et chaque année. L’objectif étant d’obtenir de meilleures conditions et ainsi économiser jusqu’à des milliers d’euros. Là encore, la nouvelle assurance doit présenter les mêmes garanties que celles initialement exigées par le prêteur. Comment faire ? Tout simplement par courrier recommandé avec accusé de réception adressé à l’assureur, au plus tard 15 jours avant le terme de la première année d’assurance et, au-delà, au plus tard deux mois avant la date d’échéance.